L'acide chlorhydrique est une solution aqueuse du gaz chlorure d'hydrogène HCl. C'est le principal constituant des acides gastriques. C'est un acide couramment utilisé comme réactif chimique dans l'industrie. L'acide chlorhydrique étant un liquide très corrosif, il doit être manié avec précaution. Connu également dans l'histoire sous le nom d'acide muriatique (ce nom est antérieur à la découverte du chlore et de la formule chimique HCl) il a été découvert par l'alchimiste Jabir ibn Hayyan (Gerber) au voisinage de l'an 800. C'est un produit chimique qui a été fréquemment utilisé dans l'histoire depuis les débuts de la chimie. Au Moyen Âge, il était utilisé par les alchimistes dans leur quête de la pierre philosophale (sous le nom d'« esprit de sel » ou acidum salis).
Au cours de la révolution industrielle, l'acide chlorhydrique devint un réactif chimique industriel important utilisé dans de nombreuses applications, notamment pour la production à grande échelle de composés organiques comme le chlorure de vinyle pour le PVC, ou pour le polyuréthane. La production d'acide chlorhydrique est voisine à l'heure actuelle de 20 millions de tonnes par an.
L'acide sulfurique (anciennement appelé huile de vitriol ou vitriol) est un composé chimique important.
Si l'étymolgie du nom ancien "vitriol" semble venir de vitriloum, issu de vitrum ("le verre"), en raison de son apparence vitreuse, les alchimistes possédaient une définition quelque peu plus onirique.
Le terme serait en fait l'acronyme de : Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem.
L'acide sulfurique pur est un liquide visqueux, incolore et inodore. Diverses impuretés le colorent souvent en jaune brun.
La réaction avec l'eau (hydratation) de l'acide sulfurique dégage beaucoup de chaleur : elle peut même conduire à faire bouillir de l'eau ajoutée à de l'acide sulfurique concentré, voire provoquer des explosions avec projection de liquide (un peu comme lorsqu'on jette de l'eau dans de l'huile bouillante).
On ne doit jamais mettre de l'eau dans de l'acide il faut faire toujours l'inverse; notamment parce que la densité de l'eau est moindre que celle l'acide sulfurique, la faisant ainsi flotter au-dessus de l'acide.
L'acide concentré et l'oléum réagissent avec l'eau en dégageant une grande quantité de chaleur.
Il carbonise le sucre, au contact avec la peau il peut provoquer de graves brûlures. L'inhalation de fumées et brouillards d'acide peut causer des lésions à long terme.Il est par exemple très présent dans l'atmosphère de Vénus, c'est aussi un des constituants les plus fréquents des pluies acides.
L'acide sulfurique constitue aujourd'hui dans le domaine industriel l'acide le plus important aussi bien du point de vue des quantités produites que de la diversité de ses utilisations.
La préparation industrielle de l'acide sulfurique se fait selon deux procédés : celui dit de contact, qui est le plus utilisé, et le procédé dit des chambres de plomb.
Le procédé de contact consiste à oxyder de l'anhydride sulfureux SO2 en anhydride sulfurique SO3 en présence d'un catalyseur. L'anhydride sulfurique ainsi formé est ensuite absorbé dans une solution d'acide sulfurique qui ruisselle dans des tours dites tours d'absorption. Lorsque cette solution est suffisamment concentrée, elle est recueillie et stockée.
Le procédé des chambres de plomb, dans sa version la plus moderne procédé Petersen, s'effectue par une réaction entre de l'anhydride sulfureux, de l'eau et de l'oxygène, qui se combinent pour donner l'acide sulfurique. Cette réaction est catalysée par des oxydes d'azote continuellement recyclés.
Le procédé des chambres de plomb, dû à John Roebuck en 1746, fournit un acide sulfurique moins concentré et contenant plus d'impuretés.
L'acide nitrique a été synthétisé pour la première fois à la fin du VIIIe siècle par l'alchimiste Jabir Ibn Hayyan qui l'obtint chauffant du salpêtre KNO3 (nitrate de potassium) et présence de sulfate de cuivre CuSO4 et d'alun . Au XIIIe siècle, Albert le Grand l'utilise pour séparer l'or et l'argent. Au milieu du XVIIe siècle, Johann Rudolf Glauber obtient l'acide nitrique par distillation du salpêtre en présence d'acide sulfurique, procédé utilisé en laboratoire jusqu'à notre époque. Au cours du XVIIIe siècle, Antoine Lavoisier montre que l'acide nitrique contient à la fois de l'oxygène et de l'azote, la composition précise étant déterminée plus tard par Henry Cavendish. La fabrication industrielle d'acide nitrique ne prend son essor qu'au cours du XIXe siècle, le salpêtre et l'acide sulfurique étant alors bon marchés et disponibles en grandes quantités. En 1838, Kuhlman découvre qu'il est possible de l'obtenir par oxydation de l'ammoniac en présence de platine. Cependant, l'ammoniac nécessaire demeure d'un coût beaucoup trop élevé jusqu'à l'invention de la synthèse de l'ammoniac par le procédé Haber-Bosch par Fritz Haber et Carl Bosch en 1909. Wilhelm Ostwald met alors au point le "procédé Ostwald" de fabrication de l'acide nitrique par oxydation de l'ammoniac, qui demeure le plus utilisé de nos jours. L'acide nitrique concentré est un liquide visqueux et incolore ; diverses impuretés le colorent souvent en jaune brun. À température ambiante il libère des fumées rouges ou jaunes, du fait de sa décomposition partielle en dioxyde d'azote NO2 sous l'effet de la lumière.