L'iode-131 constitue un produit de fission particulièrement redouté quand il est relâché dans l'atmosphère à la suite d'explosions de bombes atomiques ou d'un accident comme celui de Tchernobyl. Le danger provient de ce qu'il est aisément volatile et extrêmement radioactif. Respiré, il se concentre sur la thyroïde et il est à l'origine de cancers de cette glande sensible qui fixe l'iode. La courte contribue à la diminution du danger avec le temps.
L'activité de l'iode-131 décroît de 14 fois en un mois, de 2700 fois en un trimestre. Cette disparition conduit à une méthode de prévention très particulière. En cas d'exposition, il s'agit de prévenir l'assimilation de l'iode radioactif. En faisant absorber des pilules d'iode, on sature la thyroïde qui n'assimile plus alors l'isotope dangereux. Ceci laisse le temps de gagner une zone moins contaminée et d'attendre la disparition de l'iode. Les experts estiment que l'iode-131 a été responsable de 46 % de l' dispersée lors de l'explosion du réacteur
Les autorités russes ne furent pas en mesure de distribuer de telles pilules dans la région de Tchernobyl. L'assimilation d'iode-131 a généré des cancers de la thyroïde, en particulier chez les enfants plus sensibles. Quatorze ans après la catastrophe, un excès de 1800 cancers de la thyroïde a été recensé. Cette vague de cancers n'avait pas été prévue à l'époque par les experts de radioprotection qui s'attendaient plutôt à des leucémies. Ces cancers, pris à temps, sont en principe curables. La déplorable situation sanitaire de l'ancienne Union Soviétique a aggravé la tragédie.
En France, les autorités ne distribuèrent pas de pilules d'iode principalement parce que les doses d'irradiation étaient en principe faibles en moyenne. Cette non-distribution n'eut pas de conséquences appréciables, mais ne fut pas toujours comprise de l'opinion publique. Depuis cette époque, les pouvoirs publics ont constitué des stocks qui permettraient de distribuer des pilules aux populations exposées.
Les isotopes radioactifs de l'iode sont particulièrement dangereux en cas d'assimilation car ils se fixent sur la thyroïde. Durant les heures et les jours qui suivent un rejet accidentel, l'inhalation d'iode constitue la principale voie d'assimilation, ensuite c'est à travers la nourriture et surtout le lait qu'elle a lieu. On réduit le risque d'inhalation par le port de masques, en fermant des fenêtres et en restant à l'intérieur des maisons. On évite la contamination du lait, en rentrant les vaches à l'étable et en les nourrissant de fourrage non contaminé. On évite surtout pour les enfants, le lait frais. Les pilules d'iodes arrivent souvent trop tard pour l'inhalation, mais sont utiles pour prévenir les expositions qui suivent la prise de ces pilules. Il faut en donner aux enfants, aux adolescents aux femmes enceintes mais pas aux personnes âgées. Source G.Gerber Dessin : Martine Beugin
L'iode-131 est un élément radioactif dont la période est très courte (8,02 jours). Il est donc extrêmement radioactif. Très utilisé à petite doses, notamment pour des applications médicales, c'est un des produits de fission les plus redoutés lorsqu'il est relâché par accident dans l'environnement. En médecine, l'iode-131 sert d'abord à l'étude du fonctionnement de la thyroïde, puis au traitement des hyperthyroïdies et des cancers de la thyroïde. Il a été produit en France dès 1949 au fort de Châtillon, grâce à la première pile atomique Zoé, puis dans les réacteurs du centre d'études nucléaires de Saclay. Il avait été employé dès 1942 pour les traitements des cancers de la thyroïde. Employé à faible dose pour les examens médicaux, l'iode-131 est un traceur idéal pour les applications chez l'homme. Il suffit de quelques atomes radioactifs administrés par voie sanguine pour suivre le devenir des atomes d'iode. Ils s'intègrent à des molécules qui se transforment en hormones de la thyroïde. Ceci est particulièrement intéressant puisque l'iode se fixe sélectivement sur cette glande. On effectue ainsi avec des gamma-cameras des scintigraphies qui permettent d'observer l'activité de la thyroïde et la présence d'éventuelles anomalies comme les nodules chauds. Pour ces scintigraphies, on utilise de plus en plus depuis quelques années un autre isotope de l'iode, l'iode-123, émetteur gamma dont la période n'est que de 13,2 heures. À plus forte dose, l'iode-131 est aussi utilisé pour les radiothérapies des cancers de la thyroïde. Le mécanisme de fixation sélective sur la glande est le même. On tire partie du fait que les rayons bêta émis ont un faible parcours pour limiter l'irradiation à la zone nécessaire. L'iode-131 est également un produit de fission redouté. Il constitue le principal danger de contamination à court terme en cas de rejets accidentels dans l'atmosphère. Du point de vue chimique, l'iode est un halogène, parent du chlore et du fluor, qui se volatilise aisément en vapeur violette. Toutefois, contrepartie de sa grande activité, l'iode-131 décroît rapidement : sa radioactivité est divisée par 2000 tous les trimestres. Il existe aussi des moyens de s'en prémunir tant qu'il est présent. Un autre isotope de l'iode, l'iode-129, fait partie des produits de fission à vie longue à prendre en compte pour la gestion des déchets radioactifs.. Sa période est de 15,7 millions d'années.